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22 novembre 2013 5 22 /11 /novembre /2013 23:12

C’est avec surprise que les Gaudois ont pu découvrir un beau lundi d’octobre dernier, un nouveau chantier surgir en plein centre de la commune. Les riverains eux-mêmes n’en avaient été informés que le samedi précédent !

Il s’agissait de la rénovation de la « place du Marronnier », un projet fantôme évoqué jadis que l’on avait presque oublié et qui reprenait brusquement vie dans l’improvisation et la précipitation caractéristiques de cette fin de mandat municipal.

Le quartier de la Basse Gaude n’avait jamais vraiment inspiré l’équipe municipale qui a démontré tout au long de ce mandat, son incapacité à imaginer et à proposer un aménagement de ce secteur en concertation avec ses habitants.

N’ayant a priori aucune idée de ce qu’elle voulait faire dans ce quartier stratégique de notre commune, l’équipe sortante a pourtant eu plusieurs opportunités qu’elle aurait pu saisir pour proposer un réaménagement cohérent du secteur.

Hélas il n’en a rien été.

Bien au contraire, chaque opportunité a démontré les lacunes et les travers de l’équipe municipale et de ses méthodes.

Le terrain Gastaud :

1 – Le terrain Gastaud situé au cœur du quartier, dans le virage en épingle à cheveux de la départementale, est mis en vente au début du mandat. Il comporte un important bâtiment d’habitation.

La mairie décide dans un premier temps de n’acquérir par préemption que la moitié du terrain.

Interrogé sur cette curieuse idée, le maire nous explique que le bâtiment ne présente aucun intérêt et que seule l’extrémité ouest du terrain peut être utile, pour permettre de couper le virage de la route départementale et créer un parking. Acquisition en 2010 pour la somme de 170 000 € (hors frais d’acquisition).

2 – La maison Gastaud. Quelques mois plus tard le maire revient sur sa décision. Il propose l’acquisition du reste du terrain et de la maison bâtie à cet endroit. Il nous explique que cet endroit est stratégique, et que le bâti va permettre la réalisation de logements et de commerces, ou de locaux communaux. Acquisition en 2010 pour la somme de 367 000€ (hors frais). En juillet 2011 un jury de concours est mis en place pour définir l’aménagement du terrain et du bâtiment.

3 – Démolition du bâti. Finalement en mars 2012, le maire décide de procéder à la démolition du bâtiment qui selon lui ne peut en aucun cas être utilisé pour quelque usage que ce soit ! On aurait pu pourtant imaginer que l’Office du Tourisme aménagé à grands frais dans un petit local technique au bord de la départementale, aurait été mieux installé dans cette bâtisse à proximité de parkings et de la place du Marronnier. Coût estimé de la démolition : 100 000€

4 – Aménagement d’un parking. Finalement, poussé par la proximité d’un évènement festif (Gaulgauda An II) , le maire décide d’aménager en catastrophe sur le terrain désormais dégagé, un parking mal conçu et peu optimisé. Une partie de cet aménagement sera à nouveau à reprendre avec les travaux de réaménagement de la place du Marronnier.

Globalement la perte sèche pour la commune (acquisition du bâti + démolition) s’élèvera pour ces opérations à au moins 450 000€ !

Les terrains Cassini :

Idéalement situés au cœur de la Basse Gaude, ces terrains se trouvent mis en vente suite au décès brutal de leur propriétaire.

Nous sommes là en face de La Coupole, sur un terrain mitoyen du marché paysan, à deux pas de l’école maternelle et de son parking, du terrain Gastaud et de la « place du Marronnier ».

Le maire avait là une occasion unique de préempter la vente et d’acquérir pour la commune des terrains stratégiques, même s’il n’avait pas dans l’immédiat de plan précis sur leur usage.

Contre toute attente logique, le maire décide sans aucune concertation de ne pas préempter, et de laisser acquérir ces terrains par une SCI gérée par la famille de l’un de ses adjoints (voir mes articles précédents sur ce sujet).

La commune s’est privée là d’une maîtrise foncière essentielle pour proposer un aménagement cohérent du secteur.

Le marché des saveurs :

Depuis sa création, le marché paysan (pompeusement rebaptisé « marché des saveurs » par M. le maire) a connu un beau succès de fréquentation.

Le terrain municipal est idéalement placé dans le quartier de la Basse Gaude, et il était tentant de chercher à réorganiser l’implantation du marché, en tenant compte des besoins des vendeurs et des clients. La présence d’un bâtiment ancien acquis avec le terrain par la commune pouvait également ouvrir des possibilités d’activités communales ou associatives.

Pendant longtemps le maire a parlé de réhabiliter cet emplacement, et a même inscrit le projet au budget communal sans pour autant le réaliser.

Puis après avoir envisagé la démolition du bâtiment qui fort heureusement a été reportée, et voyant venir la fin de son mandat, le maire s’est décidé à faire quelques modifications d’accès pour les véhicules et à couler une dalle de béton pour y installer des tentes colorées pour les vendeurs, dans un style inspiré du cours Saleya de Nice.

Au cours des travaux le marché s’étant installé provisoirement sur le terrain Gastaud, il devait apparaître que ce nouvel emplacement était plus favorable à cette activité, engendrant un chiffre d’affaire supérieur pour les vendeurs.

Mais il était trop tard pour faire marche arrière, et le marché est retourné sur son terrain initial.

Peut-être qu’un essai préliminaire du terrain Gastaud avant d’engager le projet retenu, aurait pu changer la donne.

Peut-être même que l’utilisation de la place du Marronnier elle-même pour y tenir le marché se serait révélée être la meilleure approche.

Mais cela aurait nécessité une concertation maximale avec les vendeurs, avec les usagers du marché, avec les riverains. Et une approche pragmatique, par essais successifs aurait pu amener à trouver la meilleure solution pour la majorité des Gaudois concernés.

Les commerces :

Une étude commanditée par le maire lui-même (étude FISAC) pour analyser le potentiel commercial de la commune avait souligné le pouvoir d’achat élevé des Gaudois et constaté qu’il était le plus souvent exercé en dehors de notre agglomération.

A côté du quartier des Nertières, cette étude avait clairement identifié la Basse Gaude comme le secteur le plus propice au développement commercial, à cause de la proximité du village, de la densité de population, de la centralité du secteur, de la proximité de parkings et des lieux de vie existants : place du Marronnier, Coupole et cinéma, école maternelle, marché des saveurs.

Il fallait probablement en tirer toutes les conséquences et créer un pôle commercial dans ce secteur.

Au lieu de cela, le maire a choisi de lancer le chantier de rénovation de la mairie avec la création très coûteuse de commerces, dans un lieu dont la pertinence reste à démontrer.

Une occasion manquée de fusionner les centres historiques du village ancien et de la Basse Gaude en un lieu de vie et d’activités commun et bien équipé.

L’aménagement en cours de la place du Marronnier :

Le maire pour essayer de terminer son mandat sur une bonne note, a donné le feu vert à la Métropole NCA pour requalifier la « place du Marronnier ».

Sans concertation ni avec les élus ni avec les riverains, on va refaire la place à la va-vite, sans vraiment rien y changer. Ce sera en fait une réfection purement cosmétique remplaçant le bitume par du dallage.

Mais l’espace de la place n’est pas agrandi, l’emprise de la départementale n’a pas été modifiée, l’occasion de rénover les réseaux n’est pas saisie.

Et la possibilité de transformer la place du Marronnier en place du marché quelques jours par semaine n’a même pas été envisagée.

Le symbole d’un mandat raté :

Finalement l’ensemble des dossiers concernant la Basse Gaude et la façon dont ils ont été traités, résument et caractérisent bien la totalité de la gestion communale par l’équipe sortante :

1 – Pas de vision globale de ce qu’il faudrait faire pour notre commune, d’où une valse hésitation quant aux décisions à prendre

2 – Perte de vue de l’intérêt général, au profit d’intérêts particuliers ou électoralistes

3 – Manque total de concertation avec les élus, la population et les acteurs des projets

4 – En fin de compte, pour sauver la face, mise en œuvre au dernier moment d’un projet mal ficelé, décidé en toute opacité et dans la précipitation par le maire lui-même.

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